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    Né en 1942 à Fougamana, à une trentaine de kilomètres de Yanfolila (chef lieu du Wasulun), Séga Sidibé est initié très tôt au jeu du djembé. Comme beaucoup d’enfants de cette époque, il appréhende l’instrument comme un jeu et s’amuse sur un petit tambour adapté à sa taille que ses parents lui ont offert.

En effet, chez les Peuls, contrairement aux ethnies voisines, il n’existe pas de caste musicienne (les Jéliw, communément appelé griots). Tout le monde peut chanter ou jouer d’un instrument de musique. C’est par son talent que l’on devient musicien. C’est ainsi que Séga, lors des manifestations qui jalonnent la vie de son village, fait office, comme il le dit lui-même, de « remplaçant tout ». Il occupe ainsi les postes instrumentaux vacants qu’ils soient percussifs ou mélodiques.

 

Rapidement, Séga est remarqué par le chef batteur du village qui l’initie aux rythmes du Wasulun. A l’âge de 15 ans, il se rend régulièrement à Bamako à la recherche de travail. Il commence à jouer dans les mariages, les baptêmes, etc. Son sens musical est apprécié des grands djembéfolas de la capitale qui l’intègrent souvent dans leurs formations. A leurs cotés, Séga découvre les rythmes des différentes ethnies du Mali, toutes présentes dans la capitale. Ses connaissances musicales s’enrichissent, son style se peaufine. Il devient, alors, un soliste

recherché pour animer les différentes manifestations qui jalonnent le quotidien des habitants de Bamako.

 

La première troupe dans laquelle Séga joue s’appelle « Les Pionniers ». Il s’agit de la troupe de quartier de Médina Koura à Bamako. Séga a alors environ 18 ans.

 

    Lorsque le Mali accède à l’indépendance, le 22 septembre 1960, le ministre de la Culture organise les «Semaines de la Jeunesse», grandes compétitions entre les villages et les différents quartiers des grandes villes et de la capitale. Séga est alors sélectionné pour devenir membre de la «Troupe Régionale de Bamako». Quand la troupe devient permanente, Séga en est le premier soliste, fonction à laquelle s’ajoute celle d’arrangeur de la section rythmique.

 

Lorsque la Troupe Nationale est en tournée, la Troupe Régionale est régulièrement appelée à la remplacer lors des manifestations officielles. De 1965 à 1977 Séga, un dundunfolla et deux danseurs sont envoyés dans toutes les régions du pays pour collecter les rythmes et les pas de danse traditionnels spécifiques à chaque région. Le but de cette démarche est de créer des spectacles représentatifs de l’immense diversité culturelle du Mali. Séga s’acquitte parfaitement de cette tâche en collectant les musiques et les danses des principales ethnies dans leurs formes traditionnelles. Ce travail vient enrichir les créations de la «Troupe Régionale de Bamako».

 

En 1978, la Troupe Régionale est rebaptisée : « Les Ballets du district de Bamako ». La qualité de ses spectacles lui permet de se produire sur des scènes internationales et, souvent, de gagner des prix lors des biennales - compétitions inter-régionales, sportives et artistiques.

 

Jusqu’en 1990, Séga continue ce travail en créant des spectacles et en formant de jeunes artistes qui, pour beaucoup d’entre eux, iront rejoindre le Ballet National du Mali. Depuis 1981, Séga enseigne son art à Bamako et en Europe où il se rend régulièrement pour dispenser des cours, animer des stages et donner des concerts.

 

Sa parfaite connaissance du patrimoine musical malien, sa maîtrise du jeu, son enthousiasme et sa vélocité font de lui un maître- tambour apprécié des stagiaires et du public.

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